INSTALLATION / PERFORMANCE - Trois Mascarillons, automates cubiques volants de 1,80m de côté à structure en tilleul, flottent sous les vastes combles du Musée de la Civilisation.Une passerelle permet aux visiteurs de les approcher. Celui qui s’y aventure voit s’allumer sur les faces de l’un deux une paire d’yeux qui le regardent. L’automate l’invite à lui poser des questions en se présentant comme un être venu d’ailleurs, qui ne connaît rien aux humaines et tente d’établir un contact avec eux. La tentative se révèle difficile, puisque l’automate pense comme un ordinateur et considère le langage comme un code : chaque mot, chaque expression ne peut avoir qu’une signification unique, ce qui le rend imperméable au second degré, à la métaphore, à l’analogie poétique.Comme de plus sa mémoire ne commence à accumuler des informations que le premier jour de l’installation, tout son savoir se résume à ce que les humains lui ont appris. L’installation se double d’une performance théâtrale, puisque les yeux et la voix du cube sont en fait ceux d’une comédienne dissimulée sur une mezzanine, filmée et enregistrée en temps réel grâce à un casque spécialement équipé; retenir les informations extraites des discussions, interpréter toutes les phrase entendues au sens propre, construire progressivement la «personnalité» de l’automate en se basant uniquement sur les conversations avec le visiteurs, ont représenté pour elles de véritables défis.